L’animateur-trice demande à
celles et ceux qui le souhaitent devenir dessiner sur une feuille de
tableau de conférence (par exemple) la règle de fonctionnement
qu’il-elle demande et la propose au groupe. Il-elle va donc être
amené-e à l’expliciter et à en débattre avec les autres
participant-e-s. (ex : ne pas se moquer).
Une personne en désaccord avec
une règle peut, soit, être amenée à la changer de manière à s’y
retrouver, soit préciser qu’il-elle ne l’appliquera pas.
Le débat qui suit cette première
phase est donc tout aussi important car il permet de travailler sur
l’importance de rendre explicite ce qui est souvent implicite dans
la vie d’un groupe, et donc d’identifier les malentendus potentiels
à la base du rejet d’un membre.
La dernière partie de l’exercice
consiste à faire le lien avec la Loi symbolique qui ne peut être
portée qu’oralement puisqu’elle peut venir à tout moment interpeller
la loi écrite, principal outil des pervers.
La personne qui pose la règle
devient ministre de … (ex : ministre du « ne pas se moquer »). Le-la
ministre peut avoir deux fonctions simultanées ou non. Il-elle peut,
dès que la règle est transgressée lever la main et dire : « stop,
j’ai entendu des moqueries, on reprend… ».
L’idée n’est pas de designer un
coupable, mais de dire ce que l'on entend. Son second rôle peut être
de faire les comptes. « Je suis intervenu-e X fois, j’ai entendu
X moqueries hier, la semaine dernière, la règle n’est pas
suffisamment respectée… » Ce qui permet au groupe de se fédérer
autour d’un challenge et de créer un sur-cardre de référence dans
lequel chacun-e peut être acteur-trice.
Il y a autant de ministres qu’il
y a de règles. |
Les
règles peuvent être établies au moment de la création du groupe ou à
tout moment lorsqu’elles deviennent nécessaires dès l’instant où un
membre sent un inconfort à vivre avec le groupe.
Outre
la nécessité habituellement reconnue de poser des limites
acceptables à la liberté de chacun, la modalité choisie permet de
n’exclure personne (dessin), dépasser par l’oral (explicitation et
débat) et de renvoyer chacun à sa responsabilité pour les faire
respecter.
Mais
c’est aussi à ce moment que l'on peut faire le lien avec les 5
familles de règles habituellement choisies par un groupe :
non-jugement
(j’ai raison / tu as tort),
Respect
(horaires, écoute, convivialité,
etc.),
Confidentialité,
Libre participation
et
Règles du Je
(On est un « con »). Cela permet à l’animateur de vérifier que les
deux plus importantes en matière de cadre protecteur vis-à-vis des
discriminations sont bien posées, c'est-à-dire
Confidentialité
et
Libre participation. |
IL
peut paraitre long de faire ce genre d'exercice et parfois les
participant-e-s pose la critique suivante "c'est long et pendant
ce temps on n'a pas de contenu". Mais c'est pourtant essentiel
en matière de formation que de faire en sorte que le cadre soit
sécurisant pour tou-te-s les paticipant-e-s afin de révéler les
compétences individuelles au service du groupe.
D'autre
part, lorsque le groupe est composé de responsables et de
subalternes (ou profs élèves par exemple) il faut poser les choses
de sorte à ce que tout le monde soit, durant le temps de formation
sur un pied d'égalité et que les prises de paroles aient la même
valeur, quel que soit le membre du groupe. |